La forêt, source d’inspiration de Beethoven

Suite au post précédent sur le xylophone géant dans une forêt japonaise, je m’autorise ici à citer un court extrait du très bel article, consacré à la forêt en tant que source d’inspiration pour les compositeurs, trouvé (ici l’article complet) sur le site de la RTBF (radio et télévision belge).

Nous y apprenons comment est venue à Beethoven l’inspiration du fougueux final de sa sonate n°23 en F mineur Op. 57 (la fameuse « Appassionata »). Exemple en est donné par l’interprétation de Daniel Barenboim, lors d’un concert donné à Berlin en 2006. Une précision et une subtilité incroyable, tout chante en permanence malgré le déferlement d’énergie qu’exige cette partition, avec pour résultat une musicalité extraordinaire qui m’a emporté ! Je cite donc :

Un jour du mois de septembre 1815, Beethoven écrit : “Dieu tout-puissant, dans la forêt ! Je suis bienheureux, plein de bonheur dans la forêt : chaque arbre parle à travers toi, o Dieu ! Quelle splendeur ! » Il aime passer l’été dans les villages des environs de Vienne. A la fin du mois de juillet 1804, il est à Böbling. Son fidèle ami Ries l’y rejoint régulièrement. Souvent, ils se promènent au lieu de travailler. Ries raconte :

« Pendant une promenade, dans laquelle nous nous sommes si bien perdus que nous ne sommes revenus qu’à huit heures à Döbling, Beethoven avait, durant tout le chemin, fredonné et quelquefois presque hurlé à part lui, montant et descendant constamment, sans chanter de notes précises. Quand je lui ai demandé ce que cela voulait dire, il m’a répondu :  » Il m’est tombé dans l’esprit un thème pour le dernier allegro de la sonate.  » Dès que nous sommes rentrés dans l’appartement, il s’est mis au piano sans même enlever son chapeau. Je me suis assis dans un coin et il m’a bientôt oublié. Alors il s’est déchaîné pendant au moins une heure sur le nouveau et superbe finale qui termine maintenant cette sonate. Enfin il s’est levé. Il était surpris de me voir encore, et m’a dit :  » Je ne peux pas vous donner de leçon aujourd’hui : il faut que je travaille encore. »

A son ami Schindler qui lui demande un jour le sens de cette Sonate, Beethoven répond : « Lisez la Tempête de Shakespeare ».

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